Résumé :
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Il n’existe pas encore , à l’heure actuelle, d’histoire globale de l’infirmité – de ce que nous appelons pudiquement le handicap –, ni des systèmes de pensée qui commandent le rapport des sociétés au corps déviant ou diminué. Avec Corps infirmes et sociétés, H.-J. Stiker a voulu combler cette lacune.?En faisant revivre ce que fut le sort, si souvent cruel mais si différencié, des difformes, estropiés, impotents, l’auteur va bien au-delà du récit anecdotique. Du mythe d’Œdipe relu et réinterprété jusqu’à la législation de 2005, il propose une histoire raisonnée, où les périodes historiques sont vues et rassemblées grâce à des idées maîtresses, à des concepts anthropologiques précis. Dans des contextes différents, les peurs, les rejets les acceptations ne sont pas identiques. Ainsi, à travers l’infirmité, ce sont les sociétés qui se dévoilent, de façon parfois inattendue – tant le particulier est souvent la meilleure entrée dans l’ensemble d’une culture.?Au fil de cet ouvrage, on pourra parcourir une histoire mal connue, pénétrer au plus profond des attitudes collectives, réfléchir à des fragments de politique, saisir l’importance extrême du culturel, subir un choc devant l’ampleur insoupçonnée de la question, comprendre, enfin, qu’elle ouvre en fait sur tout le social et permet de découvrir des voies nouvelles pour d’autres problèmes que celui des personnes handicapées.
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