Titre : | Les classes moyennes : définitions et situations (2012) |
Auteurs : | Julien Damon, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Etudes (4165, Mai 2012) |
Article en page(s) : | pp. 605-616 |
Langues: | Français |
Catégories : |
[UNESCO] Classe sociale |
Résumé : |
Les classes moyennes (le pluriel est d’importance), auxquelles s’identifient majoritairement les Français, rassemblent les individus situés entre les moins bien lotis et les plus fortunés. Ces classes moyennes, ni prolétaires ni bourgeoises (pour prendre une tripartition plus traditionnelle), méritent leur pluriel, d’abord parce qu’il y a hétérogénéité des positions. Il est, en effet, bien impropre de vouloir condenser sous une appellation unique un ensemble de situations qui n’ont pas forcément toujours grand-chose à voir. Elles méritent également leur pluriel, car les diverses études ne prennent pas en considération les mêmes périmètres.
Depuis le xixe siècle, des deux côtés de l’Atlantique, de nombreuses analyses tentent d’en délimiter les contours. Célébrées, critiquées ou méprisées selon les époques et les auteurs, les classes moyennes font régulièrement l’objet d’observations attentives. On signale à l’envi, dans les pays occidentaux, le déclassement relatif et l’inquiétude des classes moyennes, tandis que dans les pays émergents, en Inde et en Chine notamment, des classes moyennes seraient en cours d’apparition et d’affirmation. D’une certaine façon, il y aurait des dynamiques de « moyennisation » dans des pays émer606 gents et des dynamiques de « démoyennisation » dans des pays du vieux monde. Certains observateurs annoncent leur inéluctable déliquescence, après un retournement de tendance qui aujourd’hui devient déclassement. D’autres les dépeignent en catégories en réalité supérieures déguisant leurs privilèges. D’autres, encore, estiment qu’elles ne vivent ni rétraction, ni paupérisation, mais, au contraire, ascension et extension1. On propose, dans cet article, une synthèse des approches et délimitations, soulignant les conclusions les plus générales qui peuvent être faites sur les difficultés de ces classes moyennes, un sujet politique par excellence. |