Titre : | Présidentielle 2012 : communication et politique (2012) |
Auteurs : | Jean Picq, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Etudes (4164, Avril 2012) |
Article en page(s) : | pp. 461-470 |
Langues: | Français |
Catégories : |
[UNESCO] Communication politique [UNESCO] Politique |
Résumé : |
L’une des singularités françaises est la forte attente placée dans l’État. Malgré les vives et multiples critiques qui lui sont régulièrement adressées, cette attente ressurgit tous les cinq ans, quand nous sommes appelés à confier le mandat politique le plus important pour la conduite des affaires du pays.
Même si la vie de la nation dépend de beaucoup d’autres facteurs, l’élection présidentielle constitue un moment privilégié pour aborder les grands enjeux auxquels nous sommes confrontés et pour en débattre ensemble. Elle a toutefois pris depuis quelques années un tour radicalement nouveau avec le déploiement de stratégies de communication qui visent à façonner au profit des candidats des images censées répondre à la demande de l’opinion telle qu’elle est analysée par les instituts de sondages. Cette nouvelle donne « communicationnelle », souvent inventive mais aussi très coûteuse, présente le risque majeur de concentrer l’attention sur le seul temps de la conquête du pouvoir. Or si l’élection présidentielle commande tout, elle n’est qu’un moment, elle n’est pas le tout de la vie politique1. Le temps court de la conquête du pouvoir ne devrait pas occulter le temps long de son exercice. Il est donc capital de ne pas avoir les yeux éblouis par l’image d’un instant. Car, au-delà de l’instant, c’est l’aptitude des prétendants à présider en toutes circonstances que nous devons tenter d’apprécier. Au moment où s’engage la neuvième élection présidentielle de la ve République et à la lumière des enseignements du quinquennat qui s’achève, il n’est pas inutile de s’interroger sur ce que nous sommes en droit d’attendre des candidats dans la perspective du mandat politique qu’ils sollicitent. |