Titre : | Un cinéaste d'un autre temps : Hommage à Ingmar Bergman (2008) |
Auteurs : | Jean Collet, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Etudes (4083, mars 2008) |
Article en page(s) : | pp. 363-372 |
Langues: | Français |
Catégories : |
[UNESCO] Cinéma [UNESCO] Histoire du cinéma |
Résumé : |
On ne saura jamais sans doute pourquoi s’est imposée l’image d’un Bergman austère, morbide et ennuyeux. Comme tous les gens de ma génération, j’ai eu la chance de découvrir ce cinéaste grâce à un film qui venait d’obtenir à Cannes, en mai 1956, un prix de « l’humour poétique ». C’était une comédie éblouissante, pleine de vie et d’invention, d’élégance et d’esprit. A chaque plan on sentait l’intelligence et la maîtrise d’un grand professionnel. Avec son titre joliment shakespearien, Sourires d’une nuit d’été nous donnait envie de suivre ce cinéaste.
Quelques mois plus tard, Le Septième Sceau révélait une tout autre facette du talent de Bergman. Chacun se souvient de l’apparition, au bord d’une mer siniste, d’un fantôme encapuchonné de noir, dont il est impossible de dire, aujourd’hui encore, si c’est une femme ou un homme. En revanche, personne ne doute qu’il s’agit de la mort. Et non seulement personne ne rit, mais une drôle d’angoisse nous étreint. C’est à ce genre de détails qu’on a la certitude de se trouver en présence d’un véritable auteur. Certes, Le Septième Sceau n’est pas un film frivole. Mais pourquoi donc a-t-on retenu son ciel noir, le visage sombre de Max von Sydow, en oubliant les sourires de la nuit d’été? |