Titre : | Composer un monde commun (2015) |
Auteurs : | Bruno Latour, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Etudes (4212, janvier 2015) |
Article en page(s) : | p. 69-78 |
Langues: | Français |
Catégories : |
[UNESCO] 2.35 Sciences de la terre [UNESCO] Christianisme [UNESCO] Environnement humain [UNESCO] Terre (planète) |
Résumé : |
Bruno Latour est l’auteur d’une œuvre importante, originale et provocatrice, au croisement de plusieurs disciplines. Elle s’exprime aujourd’hui dans une vaste Enquête sur les modes d’existence, donnant lieu à de nombreuses publications. Sa recherche est guidée par une réflexion sur ce qui constitue une humanité « moderne » et sur ses impasses. Comme il l’explique dans l’entretien qui suit, cet itinéraire l’a conduit à traverser la pratique scientifique, l’innovation technique, le fonctionnement du droit, l’institution religieuse... Un point d’insistance est le rapport à la terre, « Gaïa », curieusement oubliée dans la pensée moderne, mais redécouverte aujourd’hui. À l’encontre du préjugé moderniste, l’humain et le non-humain ne peuvent être séparés, car ils sont intriqués en permanence. Cela permet de prendre conscience de la nécessaire pluralité des approches, à l’encontre d’un mode d’information immédiate et totale (que l’on pourrait appeler le « point de vue de Dieu »), toujours fascinant. Et c’est là qu’intervient la tradition chrétienne si l’on se rappelle l’importance de l’interprétation des textes bibliques comme « un long processus de transformations, inventions, gloses, rationalisations diverses ». Reprenant incessamment l’héritage de leur tradition, les chrétiens doivent mettre en œuvre une « invention fidèle », produisant des paroles qui font ce qu’elles disent, des « paroles miraculeuses qui fabriqueraient ceux qui les prononcent en même temps que ceux qui les entendent » (Jubiler).
Plan de l'article Une terre qui n’est pas inerte La chance de l’incarnation L’institution et l’artifice |