Résumé :
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« La théologie contribue-t-elle à la recherche du sens ? Non, si elle devait faire de Dieu la condition du sens, comme si ce dernier ne pouvait surgir de lui-même ou de ma capacité à le faire surgir. Oui, si la théologie offre un éclairage propre, celui de la mise en place d'un excès, d'une gratuité et de confins, au contact desquels la pensée du sens gagne à être confrontée. La théologie offre ici son concours, qui n'est pas celui d'être l'arbitre du sens – qui donc le supporterait ou en voudrait ? –, mais d'être un lieu où il arrive aussi que le sens se produise. Aussi bien, loin de discourir sans fin sur ce qu'est le sens, nous chercherons précisément à le découvrir là où il se donne : en ce que j'appelle « les lieux du sens » : la « liberté » (sans liberté, peut-on imaginer l'apparition du sens ?), l'« identité » (qui suis-je ? ai-je sens ?), le « destin » (que puis-je faire de ma vie ?), l'« espérance » (le sens est-il au bout de celle-ci, ou n'est-elle que la dernière illusion de la boîte de Pandore ?), l'« imaginaire » enfin (lieu de légendes, de mythes et de fiction, source presque intarissable où nous cherchons à renouveler le sens). En esquissant chaque fois comme une phénoménologie de la foi, insistant sur la manifestation de don et de révélation qu'elle peut exercer à l'égard du sens, nous découvrirons peut-être des espaces de sens insoupçonnés autrement. Ouvrir le sens jusqu'en ses confins, c'est ouvrir des possibilités, c'est raconter une aventure possible, c'est faire en sorte que chaque chose et chaque événement puisse se comprendre, fût-ce l'espace d'un instant, sous l'égide d'une visitation, d'un changement d'échelle, d'une transgression du simple dû. Là est sans doute la clé du sens » (A. Gesché).
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