Résumé :
|
On oppose souvent « vie du corps » et « vie de l’esprit », comme si la seconde devait nécessairement dominer la première ou s’en dégager le plus possible pour être sauvée.Proposer un regard spirituel sur le corps, comme nous le faisons ici, répond à une double nécessité. La culture ambiante en souligne la première : fortement valorisé et mis en scène, le corps est devenu un enjeu expérimental et médical, posant des questions éthiques d’autant plus cruciales que chacun s’en estime le seul maître et propriétaire. Pour autant, ne vit-on pas une sorte de nouvel oubli du corps, en particulier du corps comme personne ? Derrière l’objet scientifique, derrière la performance inlassablement recherchée, derrière la communication illimitée d’images désincarnées, que devient le corps humain, sexué, fécond, aimé, limité ? Que devient le corps comme sujet personnel de liberté et comme sujet social de relations, ouvert sur l’autre et sur Dieu ? Le corps qui exulte et jubile, qui souffre, vieillit, meurt ? Cette forme d’oubli appelle au recueillement plus encore qu’à la réflexion - à une écoute affinée, à une quête spirituelle.
|