Résumé :
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Expérience la plus partagée qui soit, la venue d’un enfant au monde ne peut être évoquée hors d’une expérience à chaque fois singulière. Le lot commun, devant la naissance, est donc d’avoir recours à des mots qui ne peuvent surgir que d’une histoire personnelle, pour dire cet événement, toujours identique, toujours différent, d’une mère à l’autre, et, pour la même mère, d’un enfant à l’autre. Une naissance, n’est-ce pas avant tout une émotion bouleversante qu’accompagne le plus souvent la joie ? Cette joie est faite d’étonnement, d’admiration, d’émerveillement, et même de contemplation devant cet enfant qui semble venir d’ailleurs, mais elle peut être aussi faite de crainte. C’est donc une joie un peu tremblante, consciente de sa fragilité devant l’immensité du don reçu, devant la fragilité aussi de ce petit être qui vient d’apparaître et devant l’inconnu de la vie qui se présente comme promesse. Cependant, cette joie est le plus beau signe de l’espérance, car le désir d’enfant, que réalise la naissance, se montre toujours plus fort que la conscience du risque qu’il pourrait y avoir à transmettre la vie.
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