Titre : | Devant Dieu, demeurer interdit - Par-delà les mots (2002) |
Auteurs : | Michel Dupuy, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Christus : revue de formation spirituelle (194, Avril 2002) |
Article en page(s) : | p. 143-149 |
Langues: | Français |
Catégories : |
[bibliothèque diocèse] Bible [bibliothèque diocèse] Christologie [bibliothèque diocèse] Souffrance [UNESCO] Silence |
Résumé : |
"C’est toi qui as formé l'homme à ton image et lui as soumis l'univers et ses merveilles. » Quel est le naïf qui a osé dire cela ? De l'univers, il avait sans doute une idée plutôt courte. A-t-il seulement pensé au soleil ? Le soleil nous est-il donc soumis ? Pouvons-nous le modérer ou l'activer ? Et le soleil est encore relativement proche. Son rayonnement ne met que huit minutes à nous atteindre. Que dire de ces multitudes d'astres, que dis-je, de galaxies dont, pour venir jusqu'à nous, la lumière demande des milliards d'années ? Nous n'avons manifestement aucun pouvoir sur elles, sinon d'y penser, comme Pascal le remarquait. Pour imaginer qu'elles nous sont soumises, faut-il être un demeuré, totalement ignorant des sciences actuelles ou un dément aveuglé par sa vanité ou un pauvre timoré qui a peur de la réalité ? Marguerite Yourcenar remarquait que l'homme a besoin d'un toit, pour se protéger de la pluie ou du soleil, certes, mais plus encore pour ne plus avoir à regarder la profondeur infinie du ciel 1. On ne peut sérieusement dire : « Tu lui as soumis l'univers et ses merveilles. » Le silence serait plus vrai que de vaines paroles. Pourtant, elles sont nombreuses, les paroles indéfendables, même dans les textes (et surtout les traductions) liturgiques. Que d'oraisons expliquent à Dieu ce qu'il conviendrait qu'il fît et, comme pour mieux le convaincre, avancent des arguments et prodiguent les explications !..." |