"Entre les ravages de la guerre en Ukraine, les dévastations liées au changement climatique, jusqu’à l’effondrement moral suscité par la révélation des agressions sexuelles commises par des prêtres et religieux, on se demande comment on va réparer autant de destructions et si l’usage du terme de réparation est adéquat. Le vocabulaire de la réparation, relevant en premier lieu de la mécanique, s’étend désormais à la médecine, à la justice et à l’écologie. Ce ne sont pas seulement des objets que l’on répare, mais des organismes, des relations, l’ensemble du tissu du vivant qui se déchire partout autour de nous, avec des dommages matériels, moraux et culturels. Cette extension du domaine de la réparation est intéressante à observer car elle indique un changement de notre rapport au monde : plus humble, car soumis à l’expérience de la fragilité et de la perte, mais capable d’initiatives ajustées et de plus d’égards."...