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Note générale :
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Le lien entre l'architecture religieuse, les missions et la colonisation en Afrique demeure peu questionné par les études sur le patrimoine contemporain. Cathédrales, églises et chapelles des missions ont (re)structuré l'espace sociopolitique et performé le rapport territorial au sacré. Elles se sont construites sur un modèle architectural importé et peu conciliant avec les acteurs et facteurs socioculturels locaux. Face à cet héritage colonial, des pratiques postcoloniales innovantes émergent aujourd’hui pour décoloniser ces patrimoines religieux. Cela se manifeste par le financement autonome des travaux architecturaux sur ces édifices religieux, leur (re)construction à travers le recours à des compétences locales et leur gestion inclusive autour des forces communautaires témoignant d'une dynamique de refondation patrimoniale. L'article réfléchit sur cette refondation qui redéfinit les rapports entre l’Église et la société, ancrant le sacré dans une nouvelle modernité africaine, à la fois de rupture et de continuité. La nouvelle cathédrale Mama wa Amani du diocèse de Goma en RD du Congo est analysée en tant que cas d'étude d'une refondation patrimoniale.
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