Titre : | Sauver des vies : Entretien avec Francis Vallat (2019) |
Auteurs : | Francis Vallat, Auteur ; Isabelle Dillmann, Intervieweur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Etudes (4260, mai 2019) |
Article en page(s) : | p. 7-16 |
Langues: | Français |
Catégories : |
[UNESCO] Mer Méditerranée [UNESCO] Migrant [UNESCO] Organisation non gouvernementale |
Résumé : | Ce n'est sans doute pas un « hasard » si, à la fin de ses études de lettres, Francis Vallat a écrit un mémoire sur « le sens du sacrifice chez Claudel et Montherlant ». Voilà un homme solide et vulnérable que l'on pourrait qualifier de « véritable », devenu, après une carrière brillante dans le monde maritime, le président de SOS Méditerranée, l'une des ONG les plus attaquées car paradoxalement destinée à sauver des vies en Méditerranée centrale Qui n'a jamais lancé un SOS ne sait pas ce que signifie « Save Our Soul ». Car c'est bien à cette injonction vitale « Sauver notre âme » qu'une conscience agissante comme la sienne répond sans dérobade, ni délibération. Notre Méditerranée n'est plus cette immensité bleutée et lumineuse porteuse d'espoir qui faisait dire aux voyageurs et aux Phéniciens : « Traverser l'eau, c'est déjà savoir » mais une mer de fracture et de deuil où, depuis 2014, plus de 17 000 êtres humains ont coulé à pic au fond des eaux noires de l'indifférence, là où se diluent nos mémoires aquatiques. Tout au long de sa vie, le Nouveau Testament aura servi de Guide du routard à cet Ultramarin : « Lequel d'entre eux a été le prochain de cet homme qui avait tant souffert ? » (Luc 10,36). Question dérangeante s'il en est, qui ne laisse personne indemne. |